L’urgence : Bloquer l’extrême-droite !

Une centaine de militant.e.s d’Ensemble! ont, ce jeudi après-midi, rendu public l’appel commun ci-dessous, tandis que le secrétariat du regroupement Ensemble et insoumise publiait pour sa part un communiqué à lire après ce texte.

“L’urgence : bloquer l’extrême droite

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sont une mauvaise nouvelle. Le scrutin est marqué par une forte abstention, qui est devenue une donnée structurelle. La gauche est éliminée pour la deuxième fois consécutive, et ce malgré le très bon score réalisé par Jean-Luc Mélenchon et la dynamique de sa campagne. Ce score prouve qu’il existe dans le pays des forces pour résister à l’offensive libérale. Ce qui a manqué est un rassemblement, ce rassemblement qu’il faudra réaliser lors des législatives et dans les luttes contre la remise en cause des acquis sociaux qui se prépare, notamment sur les retraites.

Mais, dans l’immédiat, un danger majeur se profile : la possible élection de Marine Le Pen. Ce serait un désastre pour tous et toutes et particulièrement pour celles et ceux qui sont ciblé·es depuis des années par les extrêmes droites. Le Pen utiliserait un appareil d’état centralisé et autoritaire avec tout l’arsenal répressif que lui autorise la 5e république et les lois liberticides des 15 dernières années pour accentuer les attaques contre toutes celles et tous ceux qu’elle déteste : les musulman·es, les juif·ives, les migrant·es et les réfugié·es, les LGBTQI+, les exclu·es de la société. Son projet de « préférence nationale » diviserait les travailleurs/ses et mènerait de fait à une société d’apartheid. Elle se propose de la mettre en œuvre en remettant en cause la Déclaration des Droits de l’Homme (nous dirions aujourd’hui et de la femme) de 1789. Les mesures sociétales obtenues au long des années : le mariage pour tous, les droits des femmes, le défenseur des droits… tout cela serait remis en question. Les libertés démocratiques seraient menacées. Marine Le Pen est l’héritière des fascismes du XXe siècle. Partout dans le monde où ses semblables ont pris le pouvoir les oppositions sont muselées, les organisations syndicales indépendantes interdites, les militant.es emprisonné.es ou tué.es. Sa façade sociale est une imposture, les plus démuni.es d’entre-nous seront les premier.es à s’en mordre les doigts. Le fascisme n’engendre que répression, guerre et misère.

Il n’y a aucune bonne raison de ne pas utiliser tous les moyens à notre disposition pour combattre l’extrême droite et l’empêcher d’arriver au pouvoir. Utiliser le bulletin Macron pour battre Marine Le Pen, ce n’est en rien soutenir Macron et oublier les politiques antisociales et anti démocratiques qu’il a menées : c’est empêcher la victoire de Marine Le Pen dimanche, ni plus ni moins.

Faisons barrage à l’extrême droite. Gardons en tête que, quoi qu’il se passe, il faudra continuer à protéger nos droits et faire valoir de nouvelles revendications en travaillant pour changer les institutions.

Il faut battre Marine Le Pen dans les urnes, en utilisant le bulletin Macron, pour pouvoir ensuite battre Macron aux législatives et dans la rue.

Etienne Adam (Calvados), Marie- Jo Albrecht( Gard), Bernard Allain (Bouches du Rhône), Janie Arnéguy (Gard), Louis-Marie Barnier (Seine et Marne), John Barzman (Seine-Maritime), Michel Blin (Côtes d’Armor), Nicolas Benies (Calvados), Jean-Michel Bertrand (La Réunion), Franco Biancardi (Seine Saint-Denis), Jean-Luc Blanchard (Aude), Francis Blanchet (Val de Marne), Laurence Boffet (Rhône), Mariano Bona (Isère), Bernadette Bouchard (Alpes Maritimes),  Florence Braud (Val d’Oise), Jean-Paul Bruckert (Doubs), Jean Brunacci (Loire – Atlantique), Rosine Charlut (Aude), Florence Ciaravola (Alpes-Maritimes), Jean-Claude Coqueret (ParisV-XIII), Colette Corfmat (Paris V-XIII), Bernard Couturier (Gironde), Armand Creus (Rhône), Pierre Cours-Salies (Haute-Garonne), Alain Dallongeville (Aude), Florence Dalzon (Savoie), Christiane Dedryver (Seine Saint-Denis), Jean Pierre Delbonnel (Savoie), Bruno Della Sudda (Alpes-Maritimes), Christian Delord (Gard), Daniel Desmé (Charente Maritime), Francis Dorra (Val de Marne), Gilbert Dumas (Rhône), Michelle Ernis (Seine Maritime), Jean-Claude Eyraud (Hautes-Alpes), Jean Louis Fiole (Gard), Nicolas Flandrin (Bouches du Rhône), Jean-Marie Fouquer (Seine Maritime), Olivier Frachon (Val de Marne), Lucien Guinot (Bouches du Rhône), Vève Guinot (Bouches du Rhône), Marie-Claude Herboux (Calvados), Jean-Paul Gaschignard (Loire), Robert Hirsch (Loire – Atlantique), Pablo Krasnopolsky (Val-de-Marne), Jocelyne Lanneau (Seine Saint-Denis), Corinne Le Fustec (Côtes d’Armor), Christophe Lemasson (Côtes d’Armor), Gilles Lemée (Rhône), Cécile Leroux (Hautes – Alpes), Jean-Paul Leroux (Hautes – Alpes), Laurent Lévy (Bouches du Rhône), Paul Lévy (Paris XX), Jacqueline Madrennes (Isère), Jean-Claude Mamet (Val de Marne), Claude Martin (Hautes Pyrénées), Jean-Pierre Martin (Paris V-XIII), Françoise Martin Colas (Hautes – Alpes), Jérémy Martinez (Rhône), Denis Marx (Rhône), Margot Marx (Rhône), Roland Mérieux (Paris XIX), Isabelle Merle (Bouches du Rhône), Henri Mermé (Paris XI), Denise Milbergue (Rhône), Etienne Miossec (Côtes d’Armor), Michèle Moreau (Ardèche), Christine Moiselet (Loire – Atlantique), André Pacco (Yonne), Jean-François Pellissier (Paris XI), Francis Peretti (Corse), Pierre-Yves Pira (Nord), Jacques Pradel (Bouches du Rhône), François Préneau (Loire – Atlantique), Jean-Pierre Quillec (Hautes-Alpes), Yves Quintal (Lot), Michel Rousseau (Paris XX), Cécile Silhouette (Paris XI), Francis Sitel (Paris XVIII), Alain Touleron (Rhône), Sylvie Touleron (Haute-Savoie), Stéphanie Treillet (Seine et Marne),  …..
MILITANT.ES d’ENSEMBLE !

Communiqué du secrétariat d’Ensemble et insoumise

Pendant tout son mandat, E. Macron a mené une politique de casse sociale, de démantèlement du service public, de répression des mobilisations, de dérives liberticides (loi sur le « séparatisme », loi « asile et immigration »…) au service des plus riches. A coup de polémiques nauséabondes (sur le pseudo « islamo-gauchisme » par exemple), E. Macron et ses ministres ont également banalisé les discours de l’extrême-droite et attaqué toutes celles et tous ceux qui se sont dressés contre ces idées.

Loin d’être un barrage à l’extrême-droite en général, En Marche a contribué à la progression des idées de Le Pen et Zemmour, et préparé le second tour qui nous est aujourd’hui imposé. La redécouverte tardive de la menace fasciste rend leurs leçons de morale d’autant plus insupportables qu’ils n’ont eu cesse d’attaquer de manière la plus virulente le projet porté par Jean-Luc Mélenchon au scrutin présidentiel, qui était une alternative puissante à l’extrême-droite.

Le débat entre Macron et Le Pen a montré de façon flagrante à quel point la gauche manquait au second tour : rien sur la justice fiscale, si peu sur la remise en question de notre modèle économique climaticide… Avec 420 000 voix de plus, nous aurions pu ouvrir avec Jean-Luc Mélenchon des perspectives radicalement différentes, appuyés sur les mouvements sociaux anti-raciste, féministe, et structurées par la nécessité d’une planification démocratique, sociale et écologique.

Droite contre extrême droite, ce sont deux projets de société auxquels nous sommes viscéralement opposés qui se sont affrontés hier, avec un président sortant arrogant et une candidate du RN toujours aussi incompétente. Mais le débat a également rappelé que Macron et Le Pen sont des ennemis de nature différente.

Il suffit pour le comprendre de souligner deux éléments. Le premier, c’est le rappel sans équivoque que le projet de l’extrême droite repose sur le racisme légalisé et la préférence nationale. Elle serait mise en place pour toute demande de logement social et pour tout emploi, qu’il soit privé ou public, pour l’accès à certains services publics comme l’hôpital. C’est la fin du droit du sol, la mise en place d’une condition de nationalité pour toucher le RSA ou les autres prestations de solidarité, la suppression de toute autorisation de séjour pour une personne étrangère qui n’a pas travaillé depuis un an en France. C’est l’interdiction du voile dans la rue. C’est donc semer la haine, en pointant du doigt des boucs émissaires, en encourageant une guerre civile de basse intensité, en lâchant la bride à tous les courants les plus racistes et réactionnaires. Mais il ne faut pas croire un instant qu’une présidente Le Pen épargnerait les organisations syndicales, le monde associatif ou culturel dans son ensemble. Elle ferait de la prison une norme pour tous les adversaires du lepenisme. Partout où ils ont exercé des responsabilités les élus de l’extrême droite se sont attaqués aux syndicalistes et au monde associatif.

Le second élément, c’est ce que Marine Le Pen se propose de faire s’agissant du fonctionnement démocratique. Elle indique notamment vouloir remettre en cause la constitution par voie référendaire, mais plus généralement il est illusoire de penser qu’elle laisserait ne serait-ce que les élections législatives se dérouler normalement. Elle utiliserait les pouvoirs exorbitants que la Ve République accorde au président pour gouverner de manière autoritaire et limiterait les droits démocratiques de la population. Ainsi, les marges de manœuvre pour nos luttes seraient drastiquement réduites avec une présidente Le Pen dès le soir de son élection. La possibilité même d’atteindre une majorité parlementaire de la gauche anti-austérité deviendrait impossible avec une victoire de le Pen à la présidence.

Plus que jamais nous l’affirmons, Marine Le Pen doit être battue le 24 avril, puis Emmanuel Macron doit l’être dans la rue et dans les urnes, à l’occasion des élections législatives, durant lesquelles il faut imposer une majorité constituée autour de l’Union populaire, avec toutes les forces qui se reconnaissent dans un programme de transformation sociale, écologique et démocratique.

Le secrétariat d’Ensemble insoumise, le 21 avril 2022.