Marseille, après la démission de Michèle Rubirola

La démission de Michèle Rubirola de son poste de maire de Marseille et son  remplacement par Benoit Payan entrainent beaucoup d’interrogations chez celles et ceux qui ont porté à la mairie ou se sont réjouis de la belle victoire du Printemps Marseillais. C’est pourquoi il nous a semblé utile de porter à votre connaissance la réaction de nos camarades du collectif marseillais Continuons Ensemble!

Avec le Printemps Marseillais, construire une ville pour toutes et tous !

Continuons Ensemble! regrette le retrait de Michèle Rubirola de sa fonction de maire de Marseille et prend acte de la décision des élu.e.s du Printemps Marseillais de placer Benoit Payan à son poste. Michèle Rubirola représentait un collectif unissant la gauche politique dans sa diversité et des collectifs citoyens. Parce qu’elle n’apparaissait pas comme une femme d’appareil, parce qu’elle se tenait loin des manières et des codes de ceux que l’on nomme habituellement des « hommes » -tiens !- politiques, elle a su porter l’espoir de notre collectif pluriel et des marseillais.e.s qui le partageaient.

Continuons Ensemble! a pris part à la campagne du Printemps Marseillais qui a mis fin à 25 ans de politique clientéliste et de mépris pour les classes populaires.

Des militant.e.s qui ont fait campagne comme des citoyen.ne.s qui ont voté pour le Printemps Marseillais sont déçu.e.s. Pour nous ces doutes ne doivent pas les conduire à s’en éloigner mais à s’y engager davantage.

Les élu.e.s du Printemps Marseillais ont trouvé une ville au bord du chaos : tout ne pouvait se faire en un jour et la situation de crise sanitaire et sociale a constitué une difficulté supplémentaire. Mais contrairement à ce que l’opposition principalement de droite voudrait laisser penser, le Printemps Marseillais n’a pas attendu : aide alimentaire, création de lieux de refuge pour les plus précaires, plan de construction de places de logements d’urgence, projet de réorientation des budgets en faveur de l’école et du logement, prises de position en faveur de l’accueil solidaire des migrants, etc. Sur d’autres questions le Printemps marseillais doit réaffirmer ses valeurs : il doit refuser les attaques contre le droit de grève des agent.e.s des écoles, appliquer un moratoire sur la vidéo surveillance couteuse et largement inutile, refuser les logiques sécuritaire et policière…

Nous rejetterons toujours la rupture mortifère qui laisse d’un côté les militant.e.s revendiquer sans être entendu.e.s, et de l’autre les élu.e.s appliquer sans être soutenu.e.s. Il faut favoriser l’implication citoyenne dans les actions municipales par tous les moyens disponibles. La mise en place des comités d’initiative et de consultation d’arrondissement (CICA), outils de la démocratie participative qui réunissent les acteurs associatifs, est une bonne nouvelle. Leurs capacités d’interventions doivent être renforcées et valorisées.

Au quotidien, Norig Neveu et Pauline Delage nos élues Ensemble! dans les 3ème et 4ème secteurs, travaillent à porter les voix des sans voix au sein de la majorité. Nous ne sommes ni confiant.e.s ni défiant.e.s, nous agissons et maintenons une intransigeante attention.

 Le Printemps Marseillais a su incarner l’espoir de celles et ceux que la municipalité précédente voulait réduire au silence. Il doit continuer à le porter en faisant de Marseille une ville pour tou.te.s.

Continuons Ensemble!

Marseille le 23/12/2020