Une expérience locale positive à valider maintenant au niveau national

Nos organisations sont dans un processus de discussion à l’échelle nationale important dans le paysage actuel de la gauche. Dans le texte qui suit, nous nous proposons d’éclairer ce processus par l’exemple de nos relations en Loire Atlantique.

Ce qui nous a rapproché.es

Ces dernières années, nous nous sommes retrouvé.es en accord sur la plupart des questions posées à des organisations politiques de gauche. Deux points notamment sont à souligner. Le premier, chronologiquement, fut l’accord entre nos deux organisations sur la nécessité du rassemblement à gauche, particulièrement dans la séquence électorale de 2022 ; accord qui nous a amené à nous satisfaire de la création de la NUPES, même si nous n’ignorions pas les problèmes qui demeuraient. L’autre point, d’une importance cruciale, est constitué par l’analyse de la situation en Ukraine et de la nécessité de soutenir la résistance armée du peuple ukrainien face à l’agression russe.

Ce sont là des questions qui font accord au niveau national. Mais, sur la Loire Atlantique, nous sommes allé.es plus loin et avons eu une pratique commune sur ces questions et d’autres.

Actions communes

Plusieurs mois avant l’élection présidentielle, nos deux organisations ont mis en place le regroupement « 2022 vraiment en commun », qui se proposait d’agir pour l’unité à gauche, aux présidentielles d’abord, aux législatives ensuite. Avec des camarades non membres de nos organisations, nous avons mené une campagne de plusieurs mois, ponctuée par des réunions publiques, des diffusions de tracts, des rencontres avec tous les partis de gauche.

Sur l’Ukraine, des manifestations furent organisées par un collectif dans lequel nous avons défendu les mêmes positions, ce qui n’a pas toujours été évident, vu les confusions à gauche sur cette question.
Nous avons aussi des interventions conjointes dans plusieurs secteurs (mouvement féministe, collectif Santé…).

Au moment du mouvement pour les retraites, nous avons été le (petit) fer de lance de la mise en place de cortèges NUPES, qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans notre commun volontarisme. A partir du premier mai, nous avons décidé de diffuser des tracts communs ENSEMBLE – GDS 44 dans les manifestations, avec un succès d’estime significatif de l’aspiration au rassemblement.

En même temps, s’est constitué un regroupement départemental NUPES, qui a organisé un meeting sur les retraites, présidé par une camarade de GDS, en février dernier. Au sein de ce regroupement, nous poussons ensemble à ce qu’il soit efficient.

Cet été, devant la division à gauche pour les élections sénatoriale, nous avons, avec Génération, Nouvelle Donne et Place Publique agi pour le rassemblement et obtenu qu’un regroupement partiel se mette en place.
Si un communiqué commun sur la situation au Moyen-Orient a été possible (LFI adoptant une position plus souple qu’au plan national), la crise nationale de la Nupes vient de nous rattraper. Suite aux positionnements différents sur les manifestations contre l’antisémitisme, le PCF vient de rompre publiquement la Nupes 44.
Une réunion prévue fin novembre est maintenue, nous y défendrons la nécessité de maintenir un cadre unitaire capable de prendre des initiatives (exemple : contre la loi Darmanin).
Cet historique fait que nous sommes reconnus sur le 44 comme une force politique qui agit et propose, et nous sommes maintenant dans 3 conseils municipaux sur Nantes et la métropole de Nantes.

Réunions communes

A partir de ces activités communes, il nous a semblé utile de nous réunir en commun, ce que nous avons fait à partir du mois de mai 2023. Depuis ce moment, quatre réunions communes ont eu lieu ; une d’entre elles fut ouverte aux camarades de Génération.s et de Nouvelle Donne, avec lesquels nous avons localement des points d’accord importants.

Nos réunions ont comme ordre du jour au moins une question de débat national, comme, la dernière fois, la situation Israël – Palestine. Jusqu’ici, nos réunions se sont parfaitement déroulées, avec parfois, comme il est naturel, des divergences d’appréciation. Tous/tes les camarades en tirent un bilan positif, en termes d’élargissement des perspectives et des possibilités d’intervention. Nous sommes deux fois plus nombreux/ses que séparé.es en réunion, et cela est déjà un progrès évident.

Et maintenant ?

Les camarades disent que ce qu’on fait localement est très bien, mais qu’ils et elles s’interrogent sur la situation nationale entre nos deux organisations. Pour nous, il convient que les processus de rapprochement s’accélèrent, que ce soit entre nos deux organisations, bien sûr, mais aussi avec d’autres. La situation exige de ne plus attendre avant de se rassembler.

Texte adopté en réunion commune le lundi 20 novembre 2023