Refuser de punir les pauvres

Il y a une semaine il annonçait à peu près au même chiffre (1,8 Mds’€) pour la lutte contre la pauvreté qui concerne 10 voire 11 millions de personnes. Et encore :  une partie seulement est une aide directe aux personnes en difficultés (150€ de prime pour les bénéficiaires du RSA de l’ASS et les jeunes ; aide au logement 150€ pour prévenir les impayés) … à condition d’être un « bon pauvre ».

Visiblement le gouvernement n’a pas entendu les associations, les travailleurs sociaux, des élus qui parlent de la montée de la pauvreté, et même pas son ministre qui prévoit un quasi doublement du nombre de personnes au RSA.

A l’opposé des demandes ce ceux qui savent de quoi ils parlent, Macron exclue toute augmentation des minima sociaux : « plus on augmente de manière unilatérale tous nos minima sociaux, on ne les rebaisse jamais après, plus on rend difficile le retour à l’activité. ». Cette « fake-new » est démentie par toutes les études sur le sujet. Elle est aussi la négation des principes fondateurs de l’assurance chômage qui voulait dégager les sans-emploi du souci de leur survie pour mieux se former, chercher un emploi… Ce cynisme est dramatique pour des millions de personnes.

Cette position idéologique cache le refus de toucher aux plus riches, de remettre en cause les choix politiques qui ont fait croître les patrimoines des 5 % les plus riches.

Macron ne veut pas pérenniser le RSA, nous non plus. Nous souhaitons une indemnisation du chômage qui donne des droits à toutes et tous, à l’inverse de la réforme gouvernementale de l’assurance chômage qui doit être abrogée.

L’urgence s’impose : pourquoi pas une augmentation massive des minima qui garantisse à toutes et tous (chomeur.euses, précaires, salarié.es pauvres…) un revenu minimum social décent (1250€) en attendant la mise en place d’une assurance vraiment universelle ?

Le financement peut être trouvé dans la mise à contribution des patrimoines des 5 % les plus riches en une seule fois sous des modalités à débattre (impôt solidarité exceptionnel, emprunt forcé à taux réduit…).

Ensemble soumet ces propositions au débat de celles et ceux qui veulent d’urgence mettre fin à la violence sociale de la pauvreté.

Le 13 novembre 2020