Avec les migrant.e.s qui ont choisi la France

Construire le monde d’après avec les migrant.e.s qui ont choisi la France pour s’installer.

Des migrant.e.s et des soutiens, des travailleurs/euses sans papiers et leurs Collectifs  étaient présents dans les manifestations du 1er mai, avec les syndicats et les autres travailleurs. Ils ont voulu rappeler la mort sur un chantier d’un des leurs par accident (chute de 5 m) le 18 avril et lui rendre hommage.

Depuis plus d’un an, des centaines d’associations et d’organisations de la « Marche des Solidarités » ont montré le vrai visage des migrant.e.s qui tentent d’atteindre l’Europe très difficilement, parfois au prix de leur vie, pour fuir la misère, les discriminations, les guerres.  Ces parcours migratoires sont aussi les effets du réchauffement climatique. Parfois ils fuient la terreur de Daech, d’Al Al-Qaïda dans leur propre pays et dont ils sont les premières victimes.

Loin d’être des « terroristes » , ils contribuent de manière invisible, au quotidien , à la bonne marche de notre pays et à sa richesse en exerçant des métiers dits « en tension » : métiers du nettoiement, de l’aide à la personne, de la santé, chantiers du bâtiment, industrie, restauration…).

Ce sont eux et elles qui subissent de plein fouet, en 2ème voire en 1ère ligne, les effets de la pandémie du COVID 19 et ce sont eux et elles que l’on enferme dans des conditions sanitaires et humaines indignes dans les CRA ou à l’aéroport de Roissy.

Les migrant.e.s ne sont pas des « clandestins » dangereux aux objectifs inavouables comme veut le faire croire l’extrême droite, visant à semer la haine de l’étranger et à détruire l’acquisition de la nationalité par le  « droit du sol ». Au regard de cette campagne nauséabonde, le gouvernement Macron qui prétend   être un rempart contre les idées de l’extrême-droite, ne fait rien pour améliorer le sort des migrant.es, continuant à les chasser des camps et des squats de façon extrêmement violente, donnant ainsi des gages à Mme Le Pen.

La Marche des Solidarités a sillonné la France à l’automne dernier et c’est par dizaines de milliers et à visage découvert que les sans papiers se sont retrouvés lors de la manifestation de clôture le 18 décembre à Paris. Le Président de la République a refusé de les recevoir et les grands médias ont fait le choix « d’invisibiliser » cette marche, mais leurs revendications  demeurent

d’actualité :

– Droit à un hébergement et à un logement dignes et permettant de lutter contre la pandémie

– Fermeture des CRA

– Régularisations massives des sans papiers à travers la délivrance de titres de séjours pérennes

Au lieu de satisfaire ces légitimes revendications, depuis l’accord de Séville en 2002, les gouvernements de l’UE durcissent les conditions migratoires d’accès vers l’Europe et l’accès aux droits notamment au droit du travail.

Cela se constate aussi dans les départements en matière :

– D’évaluation de la minorité des MNA, souvent  « bâclée »

– De délivrance systématique d’OQTF dès qu’ils atteignent leur majorité, même s’ils sont en apprentissage avec promesse d’embauche. Ceci a d’ailleurs suscité des mobilisations de soutien de leurs employeurs.

On le voit aussi dans la volonté de « criminalisation » de la solidarité avec les procès intentés à Pierre-Alain Manoni, à Cédric Herrou, à Martine Landry dans le 06, à Pierre Mumber dans le 05 (heureusement relaxé.es et confirmant le « droit de solidarité ») ceux des 4+3 de Briançon condamnés en 1ère instance qui sont passent en appel le 27 mai 2021 à Grenoble..  Il y a de nombreux procès en cours :  Et récemment 2 nouveaux maraudeurs condamnés au tribunal de Gap qui vont faire appel. Ceci nécessite notre vigilance et notre mobilisation.

Construire une solidarité humaine et politique : les propositions d’ENSEMBLE  !

ENSEMBLE  ! soutient les revendications du mouvement de la Marche des Solidarités comme celles des des EGM, de l’ANVITA, des nombreuses coordinations locales et départementales dont ses  militant.e.s sont partie prenante (Région Parisienne, Île et Vilaine (35), Lyon, Grenoble, Alpes Maritimes, Bouches du Rhône, Saint Etienne, Hautes-Alpes…

ENSEMBLE  ! soutient la  revendication d’une régularisation massive et durable des quelques 500 000 sans papiers vivant dans notre pays, comme cela s’est fait

– en France et en Espagne dans le passé

– en 2020 au Portugal, en Italie, en Colombie, au Canada

– comme Jo Biden s’y  est engagé aux USA pour 11 millions de migrant.e.s .

ENSEMBLE ! soutient l’action des Parlementaires qui au Sénat comme à l’Assemblée Nationale œuvrent en ce sens :

– Lettre de 104 parlementaires à l’initiative du député François-Michel Lambert au mois d’avril 2020

– Questions écrites au Sénat du sénateur Gilbert Luc Devinaz en mars 2021

– Commission d’enquête du Parlement sur les conditions de la migration sous la présidence du député Sébastien  Nadot…

– Lettre au Président de la République par une centaine de personnalités en avril 2020..

ENSEMBLE  ! soutient la mobilisation des élus locaux et territoriaux pour faire de leurs communes des Villes et Territoires accueillants dans le cadre de l’ANVITA 

ENSEMBLE  ! appelle aux mobilisations de solidarité avec les migrants :

– le 5 juin avec les femmes migrantes à la frontière de Vintimille

– contre la criminalisations des soutiens solidaires le 27 mai à Grenoble

ENSEMBLE  ! appelle à renforcer l’action unie et solidaire avec et auprès des personnes migrantes et dans le cadre des associations et collectifs dont ils se dotent.

 

Rappel des 11 propositions d’ENSEMBLE ! (en cours d’actualisation)

. Défendre de manière intransigeante le droit à la liberté de circulation et d’installation.

. Refuser la distinction entre les migrant.e.s de pays non sûrs et ceux.celles qui viennent pour des raisons économiques ou climatiques.

. Assurer le sauvetage, la protection et la mise à l’abri en mer et en montagne. Plus de bateaux de sauvetage à quai ou ne pouvant pas y aborder. Plus de migrant.e.s abandonné.e.s sur des chemins de montagne dangereux.

. Lutter contre le non respect des conventions internationales aux frontières :

Les mineur.es migrant.es et les demandeurs.euses d’Asile doivent être accueilli.es : ils.elles ne menacent pas la sécurité intérieure de l’Europe et de la France.

. Renoncer au Règlement de Dublin et aux Accords du Touquet : laissons les migrant.e.s choisir leur destination quand ils.elles le souhaitent.

. Arrêter la militarisation des frontières et les ouvrir à nouveau, pour sauver les vies, pour rendre la mobilité plus fluide (permettre aux migrant.e.s d’aller et venir), pour lutter contre les passeurs/passeuses, pour protéger les exilé.es.

. Dénoncer et attaquer les exactions commises par les représentant.es de l’État français aux frontières et ailleurs.

. Affirmer et continuer la solidarité : la fraternité a été reconnue comme un droit par le Conseil Constitutionnel, pourtant l’État français et ses représentants poursuivent les solidaires. Ces poursuites et ce harcèlement doivent cesser immédiatement.

. Alerter les pouvoirs publics sur la situation des jeunes non reconnu.es mineur.es qu’ils mettent à la rue. Ils.elles sont en danger car vulnérables. Refuser qu’ils.elles emploient les mots comme « ils disparaissent », « ils se sont évaporés » ou « éradiquer ». Les associations demandent que les Conseils Départementaux  les prennent en charge pendant leur recours auprès du juge pour enfant. Exiger leur scolarisation.

. Manifester pour rendre visible l’indifférence ou l’hostilité des pouvoirs publics pour la question des migrant.e.s, faire des propositions obligeant l’État et ses institutions à répondre.

. Exiger que les femmes et les hommes exilé.es soient au cœur d’un accueil digne : ils.elles ont un projet qu’ils.elles doivent pouvoir réaliser. Pour cela il est indispensable qu’ils.elles aient un habitat et des conditions de vie dignes. Ils.elles doivent être accompagné.es pour surmonter les traumas causés par leur départ du pays de naissance et les conditions souvent dramatiques de leur voyage.

Nous souhaitons rajouter 3 nouvelles proposition

. La régularisation massive  par l’acquisition de titres de séjours pérennes (cartes de 5 ans, 10 ans…)

. La fermeture des CRA

. La défense du droit d’asile

 

Cette contribution et ces propositions ont été rédigées par la Commission Nationale Migrant.e.s d’ENSEMBLE ! à l’pccasion de l’Université d’automne du mouvement (qui se termine ce mardi 26 octobre)