Loi climat et gouvernement: toujours plus de vide !

Des propositions ambitieuses à la poubelle !

Malgré la promesse d’une loi pour le climat permettant de limiter la hausse des tempé­ratures à 1,5°C et débattue démocratiquement le compte n’y est pas ! Les 150 citoyen.nes de la Convention Citoyenne pour le Climat ont appris et discutés collectivement pour abou­tir aux 149 propositions d’une loi ambitieuse. Celles-ci se traduisaient par des mesures coura­geuses comme la responsabilité climat des grandes entreprises, la réglementation de la publici­té et de l’utilisation des engrais azotés, du recours aux menus végétariens dans la restauration collective, de la lutte contre l’artificialisation des sols, de la limitation des vols intérieurs en avion…

Rien que de la de com !

Alors qu’il annonçait vouloir transmettre « sans filtre » ces propositions au Parlement, l’Exécutif s’est exercé à une véritable réécriture : il ne reste plus que 65 propositions sur les 149 proposées. Celles qui ont été maintenues ont elles-mêmes été modifiées pour remettre les objectifs à plus tard voire vidées de leurs contenus ! Et bien sur les plus ambitieuses ont été écartées comme l’abandon du CETA, l’ impôt écologique sur les grandes fortunes ou encore le moratoire sur la 5G. Et c’est pourtant la quatrième loi du quinquennat sur le climat sans que les émissions de gaz à effet de serre baissent !

Un gouvernement immobile !

Derrière ces déclarations le jeu du gouvernement est clair : ne pas toucher un centime des profits des entreprises privées. Tant pis pour la condamnation de l’Etat pour inaction climatique, tant pis pour les millions de personnes qui se mobilisent, tant pis pour les victimes des pollutions et de la crise cli­matique, tant pis pour l’environnement… Les questions écologiques sont bien entendu politiques et les changements nécessaires devront passer par le changement de nos modes de consommation, mais surtout par des ruptures et planifications pour la transition écologique et sociale. Sans cela nous ne pourrons ni verdir nos quartiers ni protéger les milieux naturels et encore moins sortir du nucléaire.

2 salles, 2 ambiances : en France, c’est 51 milliards pour les  actionnaires, aux USA ils osent soutenir la suspension des brevets !

Imposer la transition écologique et sociale par nos luttes !

Capitalisme et productivisme sont des virus mortels !

Cette « loi Climat » comme les autres accords de ces dernières années contournent une question centrale : ils évitent de porter atteinte aux profits des entreprises. N’en déplaise aux tenants du mythe de l’écologie libérale de la croissance verte, il faudra bien récupérer l’argent produit par l’ex­traction des ressources naturelles et l’exploitation de celles et ceux qui travaillent ! C’est pourquoi nous soutenons les mobilisations sociales et écolos dans le monde entier. Nous devons nous attaquer à toutes les inégalités sociales, y compris celles entre le Nord et le Sud. Or comme nous le montrent les crises sanitaires écologiques et sociales actuelles, qui en annoncent d’autres, c’est bien le sys­tème capitaliste et productiviste qui engendre l’effondrement de la biodiversité, la hausse des températures, l’épuisement des sols, les pollutions, les pandémies…

Une écologie populaire et radicale !

Nous refusons une écologie qui ferait porter le coût de la transition sur les classes populaires et les populations du Sud en épargnant la finance. Nous défendons une écologie solidaire et populaire qui contribue à éradiquer la précarité et permette une transition sociale et écologique dans des secteurs comme les énergies fossiles, l’automobile, l’aéronautique par une sécurité sociale profes­sionnelle protectrice de l’emploi, s’inscrive dans une optique féministe, et permette le développe­ment d’une agroécologie paysanne. Le rôle des services publics sera décisif, par exemple avec les transports gratuits, l’isolation thermique des logements sociaux, la gratuité des premiers M3 d’eau ou KWh d’énergie…

Nous sommes les forces du changement !

Nous soutenons l’action initiée par le collectif Plus Jamais Ça pour sauver la Chapelle-Darblay, dernière papeterie française à produire du papier 100% recyclé. Cette lutte nous prouve que nos mobilisations collectives et radicales peuvent être victorieuses, pour construire un futur écologique, social et féministe, en rupture avec le libéralisme ! Sur le plan international les annonces, encore partielles, de Biden poussé par les mobilisations et la gauche radicale pour le climat et l’emploi, ou les grèves massives et historiques des paysan.nes indien.nes nous montrent que des mouvements d’ampleur peuvent permettre de renverser la donne. En France aussi…

Nous avons fait assez de petits pas, ensemble, il est temps de faire un grand bond écologique !

Le 8 mai 2021