Une nouvelle marche franchie dans la spirale de la violence

Pour une doctrine de la désescalade en manifestation

Hier, 1er mai, avait lieu la traditionnelle manifestation pacifique de lutte pour les droits des travailleurs et des travailleuses. 80 000 personnes ont battu le pavé à Nantes, également pour demander le retrait de la réforme des retraites et pour dénoncer la brutalité du gouvernement.  Le dispositif policier hors norme a une fois de plus, mis en danger les manifestants et les manifestantes. L’un d’entre eux a été sérieusement blessé à la main, et une autre, une adolescente de 17 ans, à l’œil.  La semaine dernière, à Nantes, un homme était amputé d’un testicule après un tir de LBD injustifié. Fin mars, la police était accusée de procéder à des fouilles génitales sur des étudiantes. Et aujourd’hui encore, deux personnes risquent la mutilation.

Quand va s’arrêter l’horreur ?

Nous dénoncions la semaine dernière la spirale de la violence et de la répression, le schéma du maintien de l’ordre et ses conséquences désastreuses sur la sécurité des manifestations. Dans quel pays démocratique une telle politique de la peur peut être tolérée ainsi ?

Nous pointons du doigt la doctrine de maintien de l’ordre qui devient plus problématique à chaque manifestation. L’utilisation d’armes de guerre conduit à des mutilations et blessures telles que nous avons pu le constater le 1er mai. Faudra-t-il attendre un drame encore plus grave pour que le gouvernement prenne la mesure de la gravité de la situation ?

Si aucune violence à son encontre ne saurait être cautionnée, la police républicaine est mandatée pour assurer la sécurité et le bon déroulement des manifestations publiques, pas pour servir d’outil répressif au service d’un gouvernement impopulaire. Nous demandons que le ministère de l’intérieur suive les recommandations des experts de l’ONU s’inquiétant de la dérive répressive de la France. Nous exigeons en urgence une révision complète du schéma de maintien de l’ordre dans notre pays.

Face au constat de l’usage disproportionné de la force, notre choix politique, qui s’appuie sur les recherches internationales, est celui de la désescalade.

–  Le déploiement de la force doit être graduel et proportionnel. Les armes mutilantes doivent être interdites.

–  Les personnes sur le terrain doivent être spécialement formées et entraînées, les BRAV-M doivent être dissoutes.

Nous appelons à la création de toute urgence d’une commission d’enquête parlementaire sur les pratiques de maintien de l’ordre dans les manifestations : nasses illégales, non port du RIO, tirs de grenades sans sommation et souvent, sans justification.

L’apaisement passe par le retrait de la réforme des retraites et la démocratie.

Ul CGT Nantes, UD CGT 44, FSU 44, Solidaires 44, Union Pirate Nantes – EELV 44, Ensemble, GDS 44, Génération.S, LFI 44, Jeunes Insoumis Nantes, Nouvelle Donne, PCF 44, PS, Place publique, POI, UDB – AVEC Nantes, Extinction Rébellion, MDP, NEC