Aux côtés du peuple tunisien !

Soutien aux forces démocratiques tunisiennes !

La Tunisie est confrontée à un « péril imminent ». Non pas la fantasmatique menace brandie par Kaïs Saïed pour justifier le recours à l’article 80 de la Constitution et imposer un état d’exception. C’est pour la démocratie que le danger est bien réel.

Lorsque le Parlement est empêché de se réunir (25 juillet), moyens militaires à l’appui, que l’immunité des élus est levée, lorsque la suspension du Parlement est prolongée par décret (24 août), que le Président s’arroge les pleins pouvoirs, la marche à la dictature est engagée.

Certes, les gouvernements en place, dirigés ou soutenus par les islamistes d’Ennahda, n’ont absolument pas répondu aux attentes sociales des Tunisiennes et Tunisiens.

Quant à la lutte contre la corruption, elle est légitime, ce qui explique le soutien que le Président a reçu dans un premier temps de la part de l’opinion.

Mais rien ne justifie le régime autoritaire qu’il instaure. Lequel par ailleurs ne répond absolument pas aux problèmes cruciaux dont pâtit la population : santé, emploi, pouvoir d’achat, services publics…

En revanche on voit ce même pouvoir multiplier les actions répressives à l’encontre d’opposants et de journalistes. A l’initiative de Kaïs Saïed, il donne libre cours à des mesures réactionnaires : renoncement à l’égalité femmes/hommes en matière d’héritage, renvoi de l’abolition de la peine de mort, refus de la dépénalisation de l’homosexualité…

Un nouveau gouvernement vient d’être formé, dont la seule innovation est la nomination d’une femme Première ministre. Tout porte à  penser que ses déclarations quant à                   « l’amélioration des conditions de vie des citoyens et leur pouvoir d’achat » ne sont qu’effets d’annonce pour tenter de désarmer un mécontentement croissant.

C’est pourtant ici qu’est née il y a dix ans la vague des révolutions arabes. Depuis, la Tunisie est apparue comme sachant préserver les acquis démocratiques alors imposés, alors que partout ailleurs ils étaient balayés par des contre-révolutions violentes.

Il n’est pas acceptable que la régression actuelle remette en cause ce que le peuple tunisien a su construire avec courage et intelligence.

Nous formons le vœu qu’à nouveau il sache écarter les graves menaces contre la liberté et se donne les moyens d’imposer ses réponses. Ici, en France, nous serons à ses côtés. Et apportons un soutien déterminé aux forces démocratiques tunisiennes dans ce combat aussi difficile que décisif pour les peuples de la région et au-delà.